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Jeudi saint

24/03/2024
Jeudi saint

  Dans le passé, le mercredi saint étaient organisées les services religieux appelés “Matines des Ténèbres”. Ils étaient pratiqués juste après le lever du soleil. Les gens rassemblés dans l’église priaient en chantant des psaumes jusqu’à ce qu’à l’extinction de la dernière bougie. Ce jour-là, les prêtres présents dans l'église ne sortaient pas par la sacristie, mais par la porte principale, en frappant leur bréviaire contre les bancs. Ils étaient volontiers imités par les petits garçons qui frappaient les bancs avec des bâtons en faisant beaucoup de bruit, ce qui était censé prédire les changements à venir. La tradition ordonnait de faire cela en mémoire des souffrances du Christ.

  Le matin du Jeudi saint est le moment où les prêtres se rassemblent autour des évêques diocésains pour une messe solennelle - la messe chrismale - célébrée dans les cathédrales. Les huiles utilisées pour les sacrements sont bénies et consacrées, et les prêtres, conduits par l'évêque, renouvellent leurs promesses sacerdotales.

  De la Cène à la Résurrection s’écoulent trois jours auxquels le Seigneur a souvent fait allusion dans l’Évangile et qui, ensemble, constituent le Mystère pascal. Pendant cette période de trois jours qui s'étend de la messe vespérale du Jeudi saint aux vêpres du dimanche de Pâques - le Triduum pascal - l'Église célèbre la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ.

  Le Jeudi saint est le jour célébré en mémoire de la dernière Cène au cours de laquelle, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes. C'est le jour où les cloches des églises se taisent. Pour commémorer l’arrestation et le procès de Jésus, l’autel de l’église est dépouillé, la croix est enlevée et voilée. La porte du tabernacle vide est ouverte parce que le Saint-Sacrement est déplacé vers un autel provisoire qu'on appelle un reposoir.

  Jadis, ce jour-là, après le service religieux du soir, un souper solennel, mais toujours de carême, était organisé, auquel le maître de maison invitait non seulement ses plus proches parents, mais aussi les âmes de ses ancêtres. Des croix étaient également brûlées aux carrefours et près des chapelles, censées servir de panneaux indicateurs pour les âmes des défunts.

  Au tournant des XIXe et XXe siècles, dans presque toute la Pologne centrale et méridionale, le mercredi saint ou le jeudi saint, accompagnée par le bruit de claquoirs et par des chants rituels, une effigie représentant Judas, qui, selon les évangiles, a trahi Jésus, était brûlée en public. Parfois, l'exécution du traître commençait par le jet de son mannequin du haut de la tour ou du clocher d'une église. Ce rite était destiné à symboliser la punition pour avoir trahi Jésus.

  Le jugement sur la personnification du mal, l’effigie de Judas, aurait probablement des origines préchrétiennes. Tout comme on anéantissait l’hiver en noyant Marzanna, la déesse slave de l’hiver et de la mort, on anéantissait Judas, qui a trahi Jésus. Le bûcher de Judas (judaszki) a survécu, entre autres, au sud de la Pologne, mais cette coutume tend à disparaître en raison de l’agressivité qui accompagne la destruction du mannequin. Cependant, elle se perpétue aussi en Espagne, en Amérique latine, aux Philippines…

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