Éphéméride polonaise

  • 8 juillet
    08/07/2025

    1796 - Mort à Janów Podlaski d’Adam Naruszewicz, évêque, historien, poète. Il est né le 20 octobre 1733 à Pinsk (auj. en Biélorussie). En 1748, il entre dans l'ordre des Jésuites. Il étudie à l'Université de Vilnius et à l'étranger (1758-1762), puis devient professeur au Collège des Jésuites à Varsovie. Vers 1770, il devient conseiller et confident du roi Stanislas Auguste et poète à la cour. Après la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773, grâce à la protection du roi il va faire une carrière dans l'Église, devenant en 1788 évêque de Smolensk et en 1790 de Loutsk. À partir de 1781, il est aussi grand notaire de Lituanie et dans les années 1781-1786 secrétaire du Conseil permanent. Partisan de la Constitution du 3 mai, il organise en 1792 dans son diocèse des parlements locaux de soutien. Après l'adhésion du roi à la Confédération de Targowica hostile à la Constitution, Narusewicz cesse de participer à la vie politique et s'installe à Janów Podlaski, où il va finir sa vie. Il sera inhumé dans la collégiale locale et sur sa modeste tombe il a recommandé l’inscription : Cor meum et caro mea requiescit in spe (Mon cœur et mon corps reposent dans l’espérance).

    Il fut l'un des plus grands écrivains du siècle des Lumières polonais. Il a fait ses débuts dans les années 50 du dix-huitième siècle en tant qu’auteur de panégyriques latins, mais son œuvre littéraire principale date des années 1770-1774. Narusewicz a écrit des idylles, des contes, des épigrammes, des satires, des tragédies, des odes et des paraphrases de la poésie latine et française. À partir de 1775, sur ordre du roi, il commence à travailler sur l'Histoire de la nation polonaise. Il est aussi l'auteur de L'histoire de Jan Karol Chodkiewicz, de traductions, comme celles des Œuvres complètes de Tacite. Il a représenté le classicisme stanislavien, mais il en a brisé les règles, s'exposant à des attaques critiques. Il ne sera reconnu que plus tard par les positivistes. ‹LS›

  • 7 juillet
    07/07/2025

    1807 – Signature du premier traité de paix de Tilsit entre la Russie et la France. Il fut signé en secret par le tsar Alexandre Ier et Napoléon, lors d’une rencontre sur un radeau au milieu du Niémen.
    L'un de ses articles concernait la création du duché de Varsovie [Księstwo Warszawskie] à partir des territoires des deuxième et troisième partages prussiens (sans Gdańsk - Dantzig - érigé en ville libre, ni le district de Białystok, attribué à la Russie). Cet embryon d’État polonais avait une superficie de 103 000 km2 et était peuplé de 2 600 000 habitants.

    Formellement indépendant, mais en réalité subordonné à la France napoléonienne, cet État devint un État vassal de l’Empire français. Napoléon Ier aura le titre de “protecteur” et sera représenté à Varsovie par un “résident”, le maréchal Davout. De plus, c’est le roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier, allié de Napoléon, qui fut nommé duc de Varsovie. Il gouvernera ses sujets polonais depuis Dresde…
    En octobre 1809, après la défaite de l’Autriche, le duché sera agrandi des départements de Cracovie, Radom, Lublin et Siedlce et atteindra 157 000 km2 et 4 500 000 habitants.

    La Constitution, imposant le code civil français, octroyée par l’empereur abolit le servage, introduisit les institutions modelées sur celles de la France à l’exception d’une Diète élue au suffrage censitaire.
    Le duché sera un État très militarisé. Il entretiendra une armée qui participera, sous la conduite de Dąbrowski et de Poniatowski, aux campagnes napoléoniennes jusqu'en 1813-1814. Il ne faut pas oublier qu’en 1812, dans l’armée de Napoléon, combattaient 95 000 Polonais.

    En 1808, le duché devra signer avec la France une convention financière très désavantageuse qui le videra de ses richesses afin de soutenir l’effort de guerre français.

    Au départ, la création d’un duché causa une grande déception au sein de Polonais qui voyaient de fait s’évanouir tout espoir d’avoir leur vraie indépendance. Avec le temps, la frustration cédera la place à l’attachement à ce petit État qui pourrait un jour devenir un noyau d’une future Pologne ? Le “Chant des légions polonaises en Italie” - devenu en 1918 l’hymne polonais - n’est-il pas le seul hymne au monde à évoquer explicitement Bonaparte ?

    Le duché de Varsovie prendra fin à la suite du désastre de la retraite de Russie (hiver 1812-1813) et sera occupé dès lors par l’armée russe.
    Il cessa d'exister en 1815 à la suite de la décision du Congrès de Vienne qui stipulera sa transformation en royaume de Pologne au profit de la Russie (à l'exception des régions de Toruń et de Poznań, qui revinrent à la Prusse, et de Cracovie, érigée en ville libre).
    ‹LS›

    Le duché de Varsovie de 1809 à 1815

Ce site utilise des cookies afin de mesurer la fréquentation du site, de vous proposer des contenus animés et interactifs et de partager du contenu sur les réseaux sociaux.
Personnaliser