Éphéméride polonaise

  • 23 avril
    23/04/2025

    1981 - Décès à Varsovie de Henryk Józewski (alias Niemirycz, Olgierd), homme politique polonais, militant indépendantiste et d'État, artiste peintre. Il a passé la moitié de sa vie dans la conspiration. Contre les envahisseurs russes, les bolcheviks, les occupants nazis et les autorités communistes de la République populaire de Pologne. En son temps, il a fait partie des gens ouverts aux changements et à la modernisation. En politique, il a agi de manière désintéressée, ce qui le mettra constamment sous le feu de la polémique.

    Né en 1892 à Kiev où il sera diplômé en mathématiques, il fonde en 1910 l'Union des jeunes progressistes et indépendants. En 1915, il est nommé commandant adjoint de l'Organisation militaire polonaise (POW) à Kiev. En tant que sujet russe, il est envoyé avec son père par les autorités tsaristes à Saratov. Après le déclenchement de la révolution de février en Russie, en juin 1917 il retourne à Kiev où en 1919-1920 il devient le commandant de la POW. En 1920, il est vice-ministre de l'Intérieur de la République populaire d'Ukraine. La même année, il retourne en République de Pologne renaissante où il va s'engager dans des activités artistiques.

    Il revient à la politique en 1926 après le coup d'État de mai. Ami proche de Józef Piłsudski. 1929-1930, ministre de l'Intérieur, 1928-1929 et 1930-1938, voïvode de Volhynie et 1938-1939, voïvode de Łódź. Auteur du dénommé programme volhyvien visant à conclure un accord polono-ukrainien à travers le développement de l'autogestion ukrainienne et des organisations sociales ukrainiennes dans les régions de Volhynie et de Petite-Pologne orientale ainsi que par l’accroissement de la participation des Ukrainiens à la gestion de l'État. Cela deviendra l'objet de critiques de la part des partis autant de droite - surtout du camp national-démocrate, que de gauche - avec le Parti socialiste polonais en tête. On a dit qu'il était le fossoyeur des intérêts polonais et qu'il imbibait l'administration d'État avec des Ukrainiens. 1939-1940, au quartier général du Service pour la victoire de la Pologne (SZP), commandant du district de Varsovie-ville, puis commandant de Varsovie-voïvodie de l’Union de la lutte armée (ZWZ). Co-fondateur du Bulletin d'information, du groupe clandestin Olgierd et du Parti démocratique polonais (PSD). À partir de 1940, rédacteur en chef du bimensuel “Polska Walczy”. Après 1945, il ne se découvre pas, restant dans la clandestinité avec le PSD. Il s’associe aux organisations anticommunistes NIE et WiN (Liberté et Indépendance). En 1953, il est arrêté. Il sera accusé “d'activités criminelles et contre-révolutionnaires et de tentative de renversement du régime de la Pologne populaire”. En 1954, il est condamné à la réclusion à perpétuité ; en 1956, il sera libéré sur la vague d'amnistie pour des raisons de santé. Après sa libération, il se met à peindre. Il réalise principalement des paysages et des portraits, et ses œuvres font partie des collections du Musée national de Varsovie. Il repose au cimetière Powązki de Varsovie. Il a reçu la Croix d'argent de l'ordre Virtuti Militari, la Croix de l'Indépendance avec épées et la Croix de Commandeur de l'ordre de Polonia Restituta. ‹LS›

  • 22 avril
    22/04/2025

    1982 - Création de la Commission provisoire de coordination du syndicat indépendant et autonome “Solidarność”. Elle est fondée dans la clandestinité par des syndicalistes de premier plan en tant que nouvelle autorité collégiale du syndicat “Solidarność” délégitimé par les communistes. Elle devra garantir l'activité et les structures du syndicat durant la période de la loi martiale. Cette commission (TKK) est créée par Zbigniew Bujak (région de Mazovie), Bogdan Lis (région de Gdańsk), Władysław Frasyniuk (région de Basse-Silésie), Władysław Hardek (région de Petite-Pologne). Dans ses premières déclarations, la TKK se déclare prête à entamer des négociations avec le pouvoir après la libération de tous les internés et après l'annonce de l'amnistie pour les personnes arrêtées et condamnées. Elle va également annoncer qu’en cas de sa mise hors la loi, le Syndicat répondra par une grève générale. Avec la TKK collaboreront les comités de coordination établis dans de nombreuses régions de la Pologne. Peu après la formation de la TKK, sera créé à Gdańsk un Comité régional de coordination (dirigé par Bogdan Borusewicz et Aleksander Hall). À Bruxelles, sera formée une représentation pour l’étranger. Seront également collaborateurs du TKK, entre autres, Henryk Wujec, Jerzy Buzek, Antoni Stawikowski, Ryszard Musielak, Zdzisław Nayer, Józef Pinior, Lech Kaczyński et d'autres dirigeants des sections régionales de “S” clandestine. Les lieux de rencontre (dans différentes villes) seront gardés secrets. La TKK effectuera la distribution de l'aide financière provenant de l'étranger. Elle va essayer de préciser les règles pour la répartition de l'assistance technique (moyens d'impression et de reproduction, équipement radio). Dès sa création, la TKK sera combattue par le pouvoir autant avec de la propagande qu’avec l'utilisation de moyens policiers. Jusqu’en 1986, la TKK restera la structure la plus importante coordonnant la résistance sociale et le symbole de l'unité du Syndicat clandestin. En 1986, après l'amnistie qui concernera les militants des structures clandestines, Lech Wałęsa va créer une nouvelle direction publique - le Conseil provisoire de “S”. La TKK poursuivra ses activités pendant la période de transition comme structure clandestine. Le 25 octobre 1987, lors d'une réunion conjointe entre la TKK et le Conseil provisoire, sera nommée une direction unique - le Comité exécutif national. Ce Comité deviendra le pouvoir public de “Solidarność”. Avec cette décision, la TKK cessera ses activités. L’activité de la TKK, et plus tard celle du Comité exécutif national, auront grandement contribué à faire recouvrer la liberté en Pologne en 1989. ‹LS›

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