Collectif Polonia des Hauts-de-France

Un nouveau président pour la Pologne

02/06/2025

Selon les résultats officiels du second tour de l’élection présidentielle de dimanche publiés ce lundi 2 juin en Pologne par le président de la Commission électorale nationale, le candidat nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, a remporté l’élection présidentielle avec 50,89 % des voix contre 49,11 % pour son rival Rafał Trzaskowski, 53 ans, allié du gouvernement centriste du pays, infligeant ainsi un revers majeur au gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk. Le vainqueur va succéder à l'actuel chef de l'État, Andrzej Duda, dont le second et dernier mandat présidentiel arrive à son terme.

Le taux de participation a été le plus élevé depuis 1990 : il a atteint 71,63 %.

Karol Nawrocki a obtenu 10 606 877 voix et Rafał Trzaskowski 10 237 286, soit une différence de 369 591 voix…

Selon la Commission électorale nationale, Rafał Trzaskowski a remporté une victoire décisive dans les grandes villes de plus de 500 000 habitants, Karol Nawrocki, en revanche, a surtout triomphé à la campagne.

Les Polonais de France ont voté Trzaskowski à 66,34 % et Nawrocki à 33,66 %.

Les présidents polonais exercent une certaine influence sur la politique étrangère et de défense de leur pays. Ils disposent surtout d’un pouvoir de veto au niveau législatif.

La campagne présidentielle avait mis en évidence les différences idéologiques marquées entre les candidats.

De nombreux partisans de Karol Nawrocki souhaitaient davantage de restrictions en matière d’immigration et une souveraineté accrue de leur pays au sein de l’Union européenne. Karol Nawrocki s’est présenté comme un défenseur des valeurs polonaises traditionnelles et s'est fait un nom en tant qu'eurosceptique. Il a bénéficié du soutien public des conservateurs américains et du président américain Donald Trump en personne.

Les électeurs de Rafał Trzaskowski soutenaient plutôt une intégration accrue au sein de l’UE et une accélération des réformes sociales, prônant l’introduction des partenariats civils, y compris pour les couples de même sexe, et l’assouplissement de l’interdiction quasi totale de l’avortement en Pologne. Rafał Trzaskowski, considéré comme un proche de Donald Tusk, avait aussi promis de restaurer l'indépendance de la justice et de rétablir des liens constructifs avec les partenaires européens.

La victoire de Karol Nawrocki renforce le parti populiste Droit et Justice (PiS) qui a gouverné la Pologne entre 2015 et 2023, et pourrait entraîner de nouvelles élections législatives.

Avec le pouvoir de veto au niveau législatif du président, on pourrait assister au gel des réformes libérales (médias publics, avortement, séparation de l'Église et de l'État), au possible blocage autour du KPO (plan de relance national) et des projets de lois judiciaires et pourquoi pas à une chance pour le PiS de reprendre le pouvoir en 2027 en se construisant l'image d'un « camp de la reprise après le chaos de Tusk »… Il est vrai qu’on assiste actuellement à une rébellion croissante contre les élites libérales en Europe…

Les “gminy” (communes) ayant voté Nawrocki Les “gminy” (communes) ayant voté Trzaskowski

Le président nouvellement élu a tenu à déclarer : « Nous souhaitons vivre dans un pays sûr, économiquement fort et soucieux des plus faibles. Un pays qui compte dans les relations internationales, européennes et transatlantiques. Un pays attaché à ses traditions séculaires et respectueux de son histoire. Je ferai de mon mieux pour répondre à vos attentes. Soyez assurés qu'en tant que chef de l’État, je ne délaisserai aucun des dossiers importants pour la Pologne et les Polonais. Je vous représenterai avec dignité sur la scène internationale, en veillant à ce que la Pologne soit subjectivement traitée. »

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