30 juin

1946 - Référendum populaire falsifié par les autorités communistes.
Dans ce vote, les Polonais devaient se prononcer sur l'existence du Sénat, la consolidation des changements économiques résultant de la réforme agraire et la question des frontières occidentales du pays. Le référendum a été nommé "3 x OUI" à partir des slogans de propagande qui ont encouragé une réponse positive à trois questions.
1. Es-tu favorable à l'abolition du Sénat ?
2. Souhaites-tu fixer dans la future Constitution le système économique introduit par la réforme agraire et la nationalisation des branches de base de l'économie nationale, tout en conservant les droits statutaires d'initiative privée ?
3. Veux-tu consolider les frontières occidentales de l'État polonais sur la Baltique, l’Oder et la Neisse de Lusace ?
Ce référendum était censé être un test de la popularité des communistes qui dirigeaient le pays et de leurs alliés. Cependant, il deviendra un symbole de manipulation et de falsification des élections dans la Pologne d'après-guerre. Selon les résultats officiels, plus de 90% de la population ont voté "3 x OUI". Ce n'est qu'après 1989 que les données seront publiées, qui montreront que 30 à plus de 70% avaient dit "NON" au référendum.
Juste avant le vote, le gouvernement d'Edward Osóbka-Morawski avait promis d'améliorer les conditions de vie des agriculteurs. À son tour, Władysław Gomułka, vice-Premier ministre et ministre des Territoires recouvrés, avait prononcé son célèbre discours dans lequel il avait clairement expliqué comment voter. Dans son style typique, il avait fait l'éloge de l’ainsi nommée démocratie populaire.
L'armée, la milice, l'ORMO (Réserve des volontaires de la milice citoyenne) et l'UB (Bureau de sécurité) ont protégé les urnes contre les attaques de la résistance armée. Il a été signalé qu’environ mille militants de gauche ont été tués au cours des préparatifs du vote. Après le vote, les officiers des services spéciaux soviétiques ont rédigé près de 6000 nouveaux rapports de commissions électorales et falsifié 40000 signatures de leurs membres. ‹LS›