Investiture du nouveau président polonais

Ce mercredi 6 août, Karol Nawrocki, 42 ans – qui, avec 50,89 % des voix, a remporté à une courte majorité le scrutin présidentiel du 1^er juin - a été investi président de la Pologne après avoir prêté serment devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire dans la salle plénière du Sejm, à Varsovie.

Il a ainsi entamé officiellement son mandat de cinq ans à la présidence de la Pologne. L'homme politique a d’abord prononcé un discours, puis a assisté à la messe, pour enfin prendre le commandement des forces armées sur la place Piłsudski. Des foules de partisans ont assisté à toutes les cérémonies.

Dans son discours d’investiture, le nouveau président polonais a accusé le gouvernement Tusk d'avoir “gouverné contre le peuple”, et a affirmé que son élection a envoyé “un message fort” : celui d'une Pologne qui veut rester dans l'UE, mais sans se laisser dicter sa ligne. Il a également promis de “réveiller les aspirations de la nation”, ovationné par des milliers de partisans rassemblés devant le Parlement.

La cohabitation avec l'exécutif polonais s'annonce orageuse. Karol Nawrocki a prévenu qu'il ne se cantonnera pas à un rôle honorifique. Il entend déposer ses propres projets de loi, notamment économiques, et n'exclut pas de recourir massivement à son droit de veto. Sur le plan international, le nouveau chef d'État incarne une ligne résolument souverainiste.

Depuis 2021, cet historien dirigeait l'Institut de la mémoire nationale (IPN) chargé d'enquêter sur les crimes nazis et communistes. Il s'est forgé une image d'homme franc, “authentique”, proche du peuple et opposé aux élites de Varsovie.

Inconnu du grand public il y a encore un an, Karol Nawrocki - qui n'a aucune expérience politique et internationale - s'apprête, vraisemblablement, à lancer une cohabitation houleuse. La Pologne entre donc dans une phase de tensions politiques entre le gouvernement pro-européen de Donald Tusk et un président très peu tourné vers Bruxelles…