19 août

1919 - Naissance à Varsovie de Jerzy Andrzejewski, romancier, journaliste et scénariste. Il fait ses débuts en tant que romancier en 1932 dans le quotidien “ABC” avec son récit : “Face à la vie de quelqu’un”. Il va se lier plus précisément avec ce journal dans les années 1935-1937 en devenant critique théâtral dans ses colonnes. Jusqu'en 1938, il est chef de la section littéraire dans l'hebdomadaire “En direct du pont”. En 1936, il devient membre de l'Union des écrivains polonais ZLP. Deux ans plus tard, il publie son premier roman - “Harmonie du cœur”, pour lequel il reçoit le prix des Jeunes de l'Académie polonaise de littérature et le prix des lecteurs des “Nouvelles littéraires”. Pendant l'occupation, il vit à Varsovie, prenant une part active dans la vie littéraire clandestine, étant le mandataire de la délégation du Gouvernement de la République de Pologne pour l’aide aux écrivains, et publie secrètement en 1942 une anthologie de la poésie : “Chanson indépendante”. Après la guerre, il va se fixer à Cracovie. Il va collaborer avec l'hebdomadaire “Renaissance” (1945-1948), avec “La forge” (1945-1949). De 1946 à 1947, il est le président de la section cracovienne du “ZLP”. En 1948, il déménage à Szczecin, développe les activités sociales au sein du Comité des défenseurs de la paix et de l’Association d'amitié polono-soviétique. Dans les années 1949-1952, il est président de la section de Szczecin du “ZLP”. À partir de 1950, il devient membre du Parti communiste et est décoré de l'Ordre de la Bannière du Travail de première classe. De 1952 à 1957, il est élu à la Diète de la République populaire de Pologne. Il emménage à Varsovie, où il devient rédacteur en chef de la “Revue culturelle” (1954) et directeur littéraire du studio de cinéma “Syrena”. Il insère des textes dans le mensuel “Création” et l’hebdomadaire “Nouvelle Culture”. En 1959, il quitte le Parti communiste en réaction à la fermeture par les autorités du magazine “Europa”.
Dans les années 60, il entame des activités d'opposition. En 1964, il signe la “Lettre des 34” - une protestation d’écrivains et d’universitaires pour la défense de la liberté de parole. En 1968, dans une lettre ouverte au président de l'Union des écrivains de Tchécoslovaquie, il proteste contre la participation de la Pologne dans l'agression de la Tchécoslovaquie, ce qui va aboutir à l’interdiction d’impression des ouvrages de l'écrivain. La même année, il cosigne la Lettre des écrivains au recteur de l'Université de Varsovie, qui intercèdent contre la persécution des participants aux manifestations de mars par les autorités, collabore avec le mensuel parisien “Kultura” et reçoit le prix de la Fondation Jurzykowski à New York. À partir de 1969, il fait partie du PEN Club polonais ; à partir de 1972, il collabore avec la revue “Littérature”. En 1976, en tant que cofondateur du KOR (Comité de défense des ouvriers), il signe l’“Appel du KOR” adressé au Président de la Diète. Dans les années 1977-1981, il publie dans les colonnes du magazine indépendant “Zapis”. En 1981, il va donner des conférences hebdomadaires aux étudiants de l'Institut de philologie polonaise de l’Université de Varsovie. Il décède le 20 avril 1983 à Varsovie. Il y sera inhumé au cimetière de Powązki. À titre posthume, lui sera décernée la Croix de Commandeur de l'ordre Polonia Restituta (2006).
La vie privée d’Andrzejewski aura été déchirée entre deux mondes. D'une part, il a été marié par deux fois, d’autre part, il a eu des relations intimes avec des hommes. Le thème de l'homosexualité a été dès le début au centre de ses intérêts littéraires. Il fut l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles et de romans, dont : “Les ténèbres recouvrent la terre” (1957), “Les portes du paradis” (1960), “Sautant sur les montagnes” (1963). En 1979, une maison d'édition indépendante publiera son dernier roman “Miazga” (La pulpe). Sa renommée, il la devra cependant à son roman : “Cendres et diamant”, publié en 1948, qui deviendra une décennie plus tard l’archétype du film d'Andrzej Wajda portant le même titre. ‹LS›