Éphéméride polonaise
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20 novembre20/11/2025

1925 - Décès à Varsovie de Stefan Żeromski, journaliste, dramaturge. Appelé “la conscience de la littérature polonaise”. Il est né le 14 octobre 1864 à Strawczyn près de Kielce. Il grandit dans les monts Sainte-Croix. Des difficultés financières et des prémices de tuberculose font qu’il termine ses études secondaires en 1886 sans obtenir le baccalauréat. Il interrompt ses études à l'Institut vétérinaire de Varsovie en 1888 par manque de ressources pour vivre. Là, il entre en contact avec le mouvement socialiste, en prenant part entre autres à l’action clandestine d’instruction des artisans et des travailleurs. Il travaille ensuite en tant que précepteur dans des manoirs, entre autres à Nalęczów. À partir de 1889, ses travaux sont publiés dans les pages du de l’hebdomadaire Tygodnik Powszechny. Souffrant de la tuberculose, il s'installe en 1892 en Suisse où il remplit la fonction de vice-bibliothécaire au Musée national polonais de Rapperswil. À son retour, il travaille à la Bibliothèque de la famille Zamoyski à Varsovie (1897-1903). En 1905, à Nałęczów, il est l’initiateur de la fondation de l'Université populaire. En 1908, contraint de quitter la zone d’occupation russe, il s'installe en Galicie. En 1909, il se rend à Paris et à partir de 1913 il vit à Zakopane. Lié au mouvement indépendantiste lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il se présente dans les Légions, mais plus tard il s’éloigne de Józef Piłsudski en raison de l’attitude négative de celui-ci envers la politique des Empires centraux. En 1918, il organise le pouvoir de l’État polonais dans la région du Podhale, devient le président de l’éphémère République de Zakopane. À partir de 1919, il est à Varsovie. Initiateur du projet d'Académie de la littérature, cofondateur et président (1920) du Syndicat des écrivains polonais, fondateur de la Garde de la littérature polonaise et du PEN Club polonais (1924). Il contribue à la création de la Société des Amis de la Poméranie (1920), participe à l'action plébiscitaire en Mazurie. En témoignage de reconnaissance pour ses services, il obtient un appartement au Château Royal de Varsovie. En 1924, il est candidat pour le prix Nobel, mais il ne le reçoit pas, en raison principalement de la campagne allemande après la publication du roman “Vent de la mer” (1922). Il a été inhumé dans le cimetière évangélique-réformé de Varsovie. Ses principales œuvres : Corbeaux et corneilles vous dépèceront… (1895) ; Les travaux de Sisyphe (1897) ; Hommes sans foyer (1900) ; Le pré-printemps (1924)… Sont devenus des évènements, son grand roman historique de l’époque des guerres napoléoniennes “Les cendres” (1902) et la légende populaire de l'époque de l’Insurrection de janvier “Le fleuve fidèle” (1912). D’après les œuvres de Żeromski, ont été réalisés les films : Histoire d’un péché (Antoni Bednarczyk - 1911 ; Henryk Szaro - 1933 et Walerian Borowczyk - 1975), La beauté de la vie (William Wauer et Eugeniusz Modzelewski - 1921 et Juliusz Gardan - 1930), Le fleuve fidèle (E. Puchalski - 1922, sorti sous le titre L’année 1863, Leonard Buczkowksi - 1936 et Tadeusz Chmielewski - 1983, première en 1987), Le pré-printemps (H. Szaro - 1928 et Filip Bajon - 2000), Plus blanc que neige (Konstanty Meglicki - 1929), Vent de la mer (Kazimierz Czyński - 1930), Rose (Józef Lejtes - 1936). ‹LS›
19 novembre19/11/2025
1885 - Naissance à Varsovie de Kazimierz Sosnkowski, général de corps d’armée polonais, politicien, militant pour l'indépendance. À partir de 1905, membre du Parti socialiste polonais (PPS) et de l’Organisation de combat du PPS (OB PPS), commandant de l’OB PPS du district de Varsovie, puis de celui de Radom et du bassin minier. En 1908, coorganisateur de l’Union de la lutte armée, une organisation militaire clandestine. En 1910, cofondateur de l’Union des fusiliers (Strzelce), une organisation paramilitaire, puis adjoint au commandant en chef et au chef d'état-major. Pendant la Première Guerre mondiale, dans les Légions polonaises. Adjoint de Józef Piłsudski au 1er régiment d’infanterie, puis dans la 1e Brigade des Légions polonaises ; après sa démission des Légions (26 septembre 1916), commandant de la 1e Brigade. Après “la crise du serment” dans les Légions polonaises (refus de prêter serment d’allégeance à l’empereur d’Allemagne), il est arrêté en juillet 1917 et en août emprisonné avec Piłsudski à Magdebourg. Libéré le 10 novembre 1918. Après son arrivée à Varsovie, il devient commandant du district général de Varsovie. À partir de mars 1919, il est vice-ministre des Affaires militaires. Pendant la guerre polono-bolchevique, commandant de l'Armée de réserve, il mène avec succès des batailles défensives dans le secteur nord du front. En août 1920, il devient ministre de la guerre (jusqu'en 1924) et en réalité commandant de la défense de la capitale pendant la bataille de Varsovie. En 1921, il négocie les modalités et signe un accord militaire polono-français. En 1925, il est nommé représentant de la Pologne auprès de la Société des Nations à la Conférence du désarmement à Genève. À son initiative est adoptée et signée la convention sur l'interdiction de l'utilisation des armes bactériologiques et sur la production et le commerce des armes. À partir d’avril 1925, il est commandant du VIIe quartier général du Corps d’armée à Poznań. De 1927 jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, il est inspecteur de l'armée “Podolie”, et aussi à partir de 1928, de l'armée “Polésie”. Le 11 septembre 1939, il est nommé commandant du front sud, dont les troupes sont parties à la rescousse de Lwów, mais le 22 septembre seront défaites dans la région de Brzuchowice. Après la défaite de septembre, il gagne la France. En octobre 1939, il est nommé par le président Władysław Raczkiewicz comme son successeur et nommé président du Comité des ministres pour les affaires nationales et ministre sans portefeuille dans le gouvernement du général Władysław Sikorski. Premier commandant de l’Union de la lutte armée (ZWZ). Après la défaite de la France, il transmet son commandement au général Stefan Rowecki. En Grande-Bretagne, il copréside, entre autres, le comité polono-tchécoslovaque chargé de préparer le projet de confédération des deux États. En 1941, il démissionne du gouvernement pour protester contre la non spécification de la position polonaise sur les frontières orientales dans l’accord polono-soviétique Sikorski-Maisky. Après la mort de W. Sikorski, il est nommé le 8 juillet 1943 commandant suprême. Il s’est opposé au déclenchement de l’insurrection de Varsovie (1944). Pendant les combats dans la capitale, il sollicite l’aide des Alliés, accusant les gouvernements de Grande-Bretagne et des États-Unis de ne pas tenir leurs engagements alliés. Le 30 septembre 1944, il est démissionné sous la pression des Britanniques. Après la Seconde Guerre mondiale, il reste au Canada où il va mener des activités journalistiques. Un des leaders de l'émigration polonaise, il est désigné par le président August Zaleski pour être son successeur. Dans les années 1952-1954, il mène à Londres les pourparlers de médiation avec les factions de l'émigration en désaccord, qui se terminent par la signature d'un acte d'unification nationale. Il est mort des suites d’une longue maladie le 11 octobre 1969 à Arundel - province du Québec (Canada). Il a été enterré au cimetière des Champeaux à Montmorency, près de Paris. En 1992, l’urne contenant ses cendres sera déposée dans le sous-sol de l’archicathédrale Saint-Jean à Varsovie. Il est auteur de travaux journalistiques et de mémoires. Décoré, entre autres de : l'Ordre de l'Empire britannique, l'Ordre national de la Légion d'honneur, la Grand-Croix de l'Ordre de Polonia Restituta, la croix de Commandeur de l'Ordre militaire Virtuti Militari, l'Ordre de l'Aigle Blanc (à titre posthume). Dans l'entre-deux-guerres, Sosnkowski s’était fait connaître comme un fan de football. Dans les années 1928-1939, il a été président du club de Polonia Varsovie. Le stade actuel de Polonia porte le nom de général Kazimierz Sosnkowski. ‹LS›
18 novembre18/11/2025
1965 - Les évêques polonais ont envoyé une lettre aux évêques allemands appelant à la réconciliation des deux nations. Ils y ont écrit ces mots célèbres : “nous pardonnons et nous demandons pardon”. Au cours des travaux du Concile Vatican II, la lettre a été signée par 34 évêques polonais, dont les cardinaux Stefan Wyszyński et Karol Wojtyła. Elle est considérée comme l'une des étapes les plus importantes de la réconciliation germano-polonaise après la Seconde Guerre mondiale. L'auteur et initiateur de la lettre est le futur archevêque de Wrocław, Bolesław Kominek. Des évêques polonais et allemands et des intellectuels allemands avaient consulté auparavant ce message.
Dans une lettre écrite en allemand par l'archevêque Kominek, l'histoire polonaise a été résumée, mettant en évidence les côtés sombres et clairs des relations polono-allemandes. Il y était rappelé que des millions d'Allemands avaient souffert des déplacements d'après-guerre. Que la frontière Oder-Neisse résulte également de la guerre. Les évêques polonais ont également invité les Allemands à la célébration du millénaire du baptême de la Pologne. La lettre des évêques polonais sera jugée très négativement par les autorités de la République populaire de Pologne. Ces autorités jugeront les déclarations des évêques inacceptables en ce qui concerne les questions concernant l'ensemble de la société polonaise et lanceront une campagne de propagande contre les auteurs de la lettre.
La réponse allemande (envoyée le 5 décembre) sera signée par 41 évêques de la RFA et de la RDA. Les évêques allemands acceptent l'invitation à la cérémonie polonaise, mais évitent de définir clairement leur position quant à la frontière sur l'Oder et la Neisse. ‹LS›

