Éphéméride polonaise
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9 décembre09/12/2025

1410 - Une trêve polono-teutonique est conclue à Nieszawa près de Toruń. Après la grande victoire des armées combinées du roi polonais Władysław Jagiełło et du grand-duc de Lituanie Vytautas sur les troupes de l'ordre teutonique lors de la bataille de Grunwald (15 juillet), les forces polono-lituaniennes ont commencé une marche vers la capitale monastique - Malbork. En chemin, ils occupent tour à tour villes et châteaux. Le siège infructueux de Malbork, interrompu à la mi-septembre, aboutit à une contre-attaque de l'armée monastique. Le commandeur de Świecie Heinrich von Plauen (élu nouveau Grand Maître à la place d'Ulrich von Jungingen, tué à Grunwald) va mener une série d'actions militaires rapides et va rapidement reprendre la plupart des villes précédemment conquises par les Polonais. Lors d'une des expéditions des troupes monastiques qui ont rejoint le siège de Tuchola occupée par les Polonais, a eu lieu le 10 octobre la bataille de Koronowo contre l'armée polonaise qui allait au secours de cette ville. La bataille s'est terminée par une nouvelle lourde défaite pour l'Ordre. La situation militaire des chevaliers teutoniques ne fut pas améliorée par l'intervention du roi de Hongrie, Sigismond de Luxembourg, leur allié, dont les troupes en octobre 1410 envahirent la frontière polonaise depuis la Slovaquie. Après avoir pillé la terre de Nowy Sącz, les Hongrois se sont retirés et de l'autre côté de la frontière près de Bardejów ont été vaincus par l'armée du châtelain de Lublin, Jan de Szczekociny. N'ayant ni la force ni les ressources financières pour continuer le combat, les chevaliers teutoniques ont demandé à Władysław Jagiełło une trêve. ‹LS›
8 décembre08/12/2025
1941 - À Chełmno nad Nerem, début du fonctionnement du camp d’extermination allemand de Kulmhof - avec l’arrivée du premier transport de 700 Juifs de Koło. Jusqu'en avril 1944, les Allemands vont assassiner dans le camp plus de 150 000 Juifs. Kulmhof sera principalement un centre d’extermination pour la population juive du Wartheland, partie de la Pologne incorporée dans le Troisième Reich. Néanmoins, y seront également amenés des transports de Tziganes, rarement d’autres populations. Kulmhof a été conçu avant même la conférence de Wannsee qui a officiellement programmé l’extermination de la population juive d’Europe. Il est donc une preuve remarquable que l’extermination était inscrite beaucoup plus tôt dans la vision de la politique nazie. La conférence de Wannsee constituait seulement la mise en route à grande échelle de la machine qui avait été réalisée à l'avance. La décision d'exterminer les Juifs du Wartheland a probablement été prise au milieu de l’année 1941. Le camp a été créé particulièrement vite. On a utilisé le palais entouré d'un parc existant, on a déplacé les populations locales et on a pris les bâtiments pouvant servir les objectifs du camp (presbytère, dépôt, etc.). Les victimes seront tuées avec du gaz d’échappement dans des camions. En premier lieu, les corps seront ensevelis dans des fosses communes qui seront creusées durant l'été 1942 afin de brûler les corps. Pour les transports suivants, seront construits des fours crématoires. Le 7 avril 1943, on va abandonner les meurtres dans cet endroit, on fera sauter les bâtiments (y compris l'ancien palais adapté) et les fours crématoires. D'avril 1943 à juin 1944, le camp sera fermé. Après cette interruption, commenceront de nouveau à arriver des transports venant de Łódź. Le camp sera remis en marche encore en 1944, au moment de l'accélération de l'extermination avant l'arrivée de l'Armée rouge. Le camp cessera d'exister le 17 janvier 1945 à la veille de l’entrée de l'Armée rouge. Dans le camp ont constamment travaillé 120-130 SS. Sur le territoire du camp, s’élèvent un monument et un petit musée, dont l’inauguration s’est faite le 17 juin 1990. Dans le musée, on peut trouver quelques objets témoignant de l'histoire de ce site et des copies de rapports et de documents judiciaires d’après-guerre. Le monument représente un “mur de la mémoire” avec l'inscription : À la mémoire des Juifs assassinés à Chełmno 1941-1945. On a également restauré le contour des fondations du crématorium dégagées lors des fouilles. À la charnière des 20e et 21e siècles, ont été menées des recherches archéologiques qui ont abouti à la découverte de plusieurs endroits contenant des objets enfouis ayant appartenu aux victimes (montres, ciseaux, bijoux, petits objets d'usage quotidien). L'analyse complète de ce matériel permettra d'enrichir la connaissance sur Kulmhof et sur ses victimes. ‹LS›
7 décembre07/12/2025
1970 - Le Premier ministre de la République populaire de Pologne (PRL) Józef Cyrankiewicz et le chancelier de la République fédérale d’Allemagne Willy Brandt signent à Varsovie un traité sur la normalisation des relations mutuelles et la reconnaissance de la frontière occidentale de la Pologne. Auparavant, après y avoir déposé une gerbe, Willy Brandt s'était agenouillé devant le monument aux héros du ghetto. Le geste historique de Brandt (en allemand : Kniefall von Warschau/Génuflexion de Varsovie) a été interprété comme une confession publique de culpabilité au nom de la nation allemande et un hommage aux Juifs de Varsovie assassinés et à toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Le traité va ainsi mettre fin à la période d'après-guerre dans les relations entre la République populaire de Pologne et la République fédérale d’Allemagne, dont le principal problème était les nouvelles frontières, jusque-là non reconnues par l'Allemagne de l'Ouest. Il a initié une nouvelle période de coexistence entre la Pologne et l'Allemagne, dans laquelle la direction principale sera le désir de coopération économique et culturelle entre les deux pays. La nouvelle orientation de la politique de l'URSS, dont la manifestation fut le traité URSS-RFA conclu six mois plus tôt, fut d'une grande importance pour la conclusion du traité PRL-RFA.
Le Bundestag va ratifier l'accord entre la République populaire de Pologne et l'Allemagne fédérale par 248 voix, avec 238 abstentions et 10 voix contre, le 17 mai 1972 ; l'acte de ratification sera signé par le président de l'Allemagne, Gustaw Heinemann le 23 mai et le 26 mai le traité sera ratifié par le Conseil d'État de la République populaire de Pologne et les documents de ratification seront ensuite échangés le 3 juin 1972 à Bonn. ‹LS›


