Éphéméride polonaise

  • 12 décembre
    12/12/2025

    1952 - À Varsovie, réunion organisée par le Ministère de la Sécurité publique de 1 500 ainsi nommés prêtres patriotiques, des prêtres soutenant le gouvernement populaire et les changements qui se sont produits dans la Pologne populaire après 1944. Le mouvement des prêtres patriotiques sera actif dans les années 1949-1956 et aura sa représentation à l'Union des combattants pour la liberté et la démocratie sous la forme d’une Commission des prêtres.

    La tâche principale des «prêtres patriotiques» (souvent appelés par eux-mêmes «frères sacerdotaux gris») sera l'indépendance de l'Église catholique polonaise par rapport à Rome et sa subordination aux autorités communistes en Pologne, ainsi que le façonnage dans la société polonaise, en majeure partie catholique, d’attitudes d'acceptation totale de la politique communiste dans le pays. Les organes de presse du mouvement furent les magazines „Głos Kapłana”/La voix du prêtre, „Ksiądz Obywatel”/Le prêtre citoyen et „Kuźnica Kapłańska”/La forge sacerdotale. En 1952, le mouvement rassembla environ 10% du clergé catholique en Pologne.

    Avec le retour du primat Stefan Wyszyński de son séjour en prison et avec la reprise par l'Église du contrôle total sur les structures ecclésiales en Pologne, les «prêtres patriotes» seront efficacement marginalisés.

    Le milieu des «prêtres patriotes» a cependant fonctionné jusque dans les années 1980. ‹LS›

  • 11 décembre
    11/12/2025

    1994 - Décès à Édimbourg de Stanisław Maczek, général de corps d’armée de l’Armée polonaise. Il est né le 31 mars 1892 à Szczerzec près de Lwów. Dans les années 1910-1914, il étudie la philologie à l'Université de Lwów. À cette époque, il va recevoir une formation dans l’association paramilitaire Strzelec. Pendant la Première Guerre mondiale, il est nommé officier dans l'armée autrichienne. Il combat entre autres sur le front russe dans les Carpates et sur le front italien dans les Alpes. Après 1918, il rejoint l'armée polonaise. Il va participer à la guerre polono-ukrainienne. Après le déclenchement de la guerre russo-polonaise (1919-1920), il combat durant la défense de Lwów. Après la guerre, il est resté dans l'armée. Dans l’entre-deux-guerres, il sera à différents postes de commandement. En 1937, il commence à organiser 10e Brigade de Cavalerie Motorisée, première unité motorisée polonaise, embryon des futures forces blindées. Pendant la campagne de septembre 1939, l’unité commandée par Maczek inflige de lourdes pertes au XXIIe Corps blindé allemand. Après l’entrée de l'Armée Rouge sur le territoire polonais, il est contraint de franchir avec son unité la frontière avec la Hongrie, où il sera interné. Il réussit à parvenir en France où, après sa nomination au grade de général de brigade, il reforme la 10e Brigade de Cavalerie blindée et part avec elle vers le front en Champagne. Après la défaite de la France, il se réfugie à Marseille et ensuite part rejoindre en Grande-Bretagne les Forces armées polonaises de l’Ouest. À partir de 1942, il recommence à organiser la 1e Division blindée avec des officiers et des hommes ayant combattu sous son commandement en Pologne et en France. Le 1er août 1944, la 1e Division blindée débarque en Normandie. Elle va jouer un rôle de premier plan dans la bataille de Falaise, va libérer Abbeville, Saint-Omer, Cassel en France, Ypres, Gand et Anvers (avec les Britanniques) en Belgique et toute seule la ville fortement défendue de Bréda aux Pays-Bas, terminant son sentier de guerre à Wilhelmshaven en Allemagne. À partir de mai 1945, le général Maczek officiera en tant que commandant du Corps polonais en Écosse et sera promu au grade de général de division. Après la démobilisation de l’armée polonaise, il va s’installer en Écosse et, comme il n'a droit à aucune pension, il travaillera entre autres comme barman. En 1946, il sera privé de sa nationalité par les autorités communistes de Pologne. Elle lui sera rendue en 1989. En 1990, il va être promu au grade de général de corps d’armée. À la demande des habitants de Bréda, lui sera accordée la citoyenneté d’honneur des Pays-Bas. Il a été inhumé dans le cimetière des soldats polonais à Bréda. Parmi ses décorations : Croix d'or du Mérite avec épées, Croix de la Valeur, Croix de Chevalier de l'ordre militaire Virtuti Militari, Grand-Croix de l'ordre Polonia Restituta (1987), Ordre de l'Aigle Blanc (1994) ainsi que des décorations belges, néerlandaises, roumaines, britanniques et françaises (Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre avec palmes). Auteur d’un livre de souvenirs de guerre 1918-1945 (1961). Le 5 août 2000, son nom sera donné à la 10e Brigade de cavalerie blindée de Świętoszów (Basse-Silésie). ‹LS›