Éphéméride polonaise

  • 16 décembre
    16/12/2025

    1980 - Inauguration à Gdańsk du Monument aux ouvriers du chantier naval tombés en 1970, exactement à l'occasion du 10e anniversaire du massacre de décembre. Des délégations de “Solidarność” de tout le pays sont venues assister à la cérémonie. Des représentants des autorités de l'État étaient également présents, dont Henryk Jabłoński - président du Conseil d'État, du parti : Tadeusz Fiszbach - Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais à Gdańsk, de l’armée : le capitaine de vaisseau Ludwik Janczyszyn (qui a reçu de vifs applaudissements, étant censé dire lors des grèves d'août que la marine ne tirerait pas sur les travailleurs et, si nécessaire, elle prendrait position entre ceux-ci et la mer). Étaient également présents des représentants de l'épiscopat, plusieurs centaines de journalistes et des milliers d'habitants de Gdańsk.

    À 17 heures, les sirènes ont hurlé et les cloches de toutes les églises de Gdańsk ont sonné. Une messe fut célébrée par le cardinal Franciszek Macharski. Au cours de la cérémonie, a été interprétée pour la première fois “Lacrimosa” - une œuvre commandée spécialement pour l’occasion par Lech Wałęsa - d'après une composition de Krzysztof Penderecki. Daniel Olbrychski a récité le psaume de David traduit par Czesław Miłosz. L'appel des morts a été lu.

    Le monument a été dévoilé par des représentants des familles des ouvriers tués du chantier naval. Le président du Syndicat indépendant autonome “Solidarność”, Lech Wałęsa a allumé une bougie placée sur le piédestal entre les croix et a prononcé un discours. Mgr Bronisław Dąbrowski - le secrétaire général de la Conférence épiscopale polonaise - a lu un télégramme envoyé par le pape Jean-Paul II.

    Le monument et ses environs contiennent une symbolique très riche. Le monument est constitué de trois croix portant chacune une ancre. Chacune des croix pèse 36 tonnes et mesure 42 mètres de hauteur. Chaque ancre pèse environ 2 tonnes. Sur le monument est placée une citation du Psaume 29 : “Le Seigneur donnera la force à son peuple, le Seigneur donnera à son peuple la bénédiction de paix”, ainsi qu'un fragment du poème “Toi, celui qui fis tort” de Czesław Miłosz. Le revêtement de la place autour du monument était constitué de pavés de la rue Jan z Kolna, sur laquelle roulaient, en décembre 1970, les chars de l'armée populaire polonaise, pacifiant la grève au chantier naval “Lénine” de Gdańsk.

    L'importance du monument sera plus tard attestée par la présence de nombreuses personnes exceptionnelles qui viendront à cet endroit. La mémoire des travailleurs des chantiers navals tués sera honorée par : le pape Jean-Paul II, les présidents américains Ronald Reagan et George Bush senior, le chancelier allemand Gerhard Schröder, le président allemand Richard von Weizsäcker, le Premier ministre britannique Margaret Thatcher et de nombreuses autres personnalités. ‹LS›

    “Lacrimosa” / Krzysztof Penderecki

  • 15 décembre
    15/12/2025

    1948 - Ouverture à Varsovie du congrès d'unification du PPR (parti ouvrier polonais – communiste - un million de membres) et du PPS (parti socialiste polonais - plus de cinq cent mille membres), aboutissant à la création du PZPR (Parti ouvrier unifié polonais). Ce congrès a été convoqué sous la pression des militants du PPR qui souhaitaient créer un système de parti unique en Pologne. Un PPS fort était pour eux l'un des derniers obstacles sur ce chemin, car le mouvement paysan a pratiquement cessé d'exister après la fuite de Stanisław Mikołajczyk.

    Pour réaliser l’unification, les communistes ont proclamé qu’il ne devait y avoir qu’un seul parti représentant les intérêts de la classe ouvrière. Ils ont également souligné la position antisoviétique des militants du PPS, considérée comme erronée et préjudiciable au pays.

    Le congrès du PPR et du PPS, qui a duré jusqu'au 21 décembre, s'est déroulé dans l'auditorium du bâtiment principal de l'Université Polytechnique de Varsovie. L'« unification » du parti signifiait en pratique l'absorption des socialistes par les communistes, à l'exclusion de certains militants opposés à ce processus. Le chef du PPR, Bolesław Bierut, est devenu le premier secrétaire du PZPR. Il a également annoncé la création d'un nouveau groupe.

    À partir de ce moment, le PZPR nouvellement créé a exercé un pouvoir indivisible en Pologne, poursuivant la soviétisation du système, qui a abouti à la création de la République populaire de Pologne en 1952. Il a réussi à obtenir le monopole total du pouvoir d'État et l'a détenu sans partage jusqu'en 1989, ne conservant qu'une apparence de pluralisme politique sous la forme de la façade du Parti paysan et du Parti démocratique. ‹LS›

    La foule devant le congrès