Éphéméride polonaise

  • 15 décembre
    15/12/2025

    1948 - Ouverture à Varsovie du congrès d'unification du PPR (parti ouvrier polonais – communiste - un million de membres) et du PPS (parti socialiste polonais - plus de cinq cent mille membres), aboutissant à la création du PZPR (Parti ouvrier unifié polonais). Ce congrès a été convoqué sous la pression des militants du PPR qui souhaitaient créer un système de parti unique en Pologne. Un PPS fort était pour eux l'un des derniers obstacles sur ce chemin, car le mouvement paysan a pratiquement cessé d'exister après la fuite de Stanisław Mikołajczyk.

    Pour réaliser l’unification, les communistes ont proclamé qu’il ne devait y avoir qu’un seul parti représentant les intérêts de la classe ouvrière. Ils ont également souligné la position antisoviétique des militants du PPS, considérée comme erronée et préjudiciable au pays.

    Le congrès du PPR et du PPS, qui a duré jusqu'au 21 décembre, s'est déroulé dans l'auditorium du bâtiment principal de l'Université Polytechnique de Varsovie. L'« unification » du parti signifiait en pratique l'absorption des socialistes par les communistes, à l'exclusion de certains militants opposés à ce processus. Le chef du PPR, Bolesław Bierut, est devenu le premier secrétaire du PZPR. Il a également annoncé la création d'un nouveau groupe.

    À partir de ce moment, le PZPR nouvellement créé a exercé un pouvoir indivisible en Pologne, poursuivant la soviétisation du système, qui a abouti à la création de la République populaire de Pologne en 1952. Il a réussi à obtenir le monopole total du pouvoir d'État et l'a détenu sans partage jusqu'en 1989, ne conservant qu'une apparence de pluralisme politique sous la forme de la façade du Parti paysan et du Parti démocratique. ‹LS›

    La foule devant le congrès

  • 14 décembre
    14/12/2025

    1957 - Début à Varsovie du congrès fondateur de la Société pour la promotion de la culture physique (TKKF) avec la participation de 214 délégués venus de toute la Pologne. La décision de créer le TKKF avait été prise à Varsovie le 17 février 1956 lors du Conseil national sur le sport où, entre autres, avait été discutée la nécessité de créer une organisation sportive de masse. Parmi deux propositions : la réactivation de la Société de gymnastique «Sokół» et la création de la Société pour la promotion de la culture physique, il sera décidé de soutenir cette dernière. Suite aux modifications annoncées, le congrès adoptera le statut du TKKF, approuvera l'emblème et les couleurs ainsi que l’insigne du TKKF, mais aussi les principes d'organisation, de programme et de formation. Durant la période du 1er Congrès, 94 foyers de TKKF seront déjà enregistrés sur le terrain. ‹LS›

  • 13 décembre
    13/12/2025

    1981 - À 6 heures du matin, la Radio polonaise diffuse une intervention du général Wojciech Jaruzelski, dans laquelle celui-ci informe les Polonais de la constitution du Conseil militaire de salut national (WRON) et de l'introduction, en vertu d’un décret du Conseil d'État, de la loi martiale dans tout le pays. Le WRON - organe qui va administrer la Pologne pendant la loi martiale - dirigé par le général Jaruzelski a un caractère anticonstitutionnel, les caractéristiques d'une junte militaire. La loi martiale en Pologne, préparée depuis août 1980, le gouvernement de l’époque la justifie par la menace d'un coup d'État et la prise du pouvoir par l'opposition regroupée dans Solidarność, l'effondrement de l'économie, la possibilité d'une intervention soviétique. Les dispositions de la loi martiale restreignent les droits civiques fondamentaux, entre autres, est mis en place le couvre-feu (jusqu’en mai 1982), sont suspendues les activités des organisations sociales et des syndicats (certains ont été dissous, tels Solidarność, l’Association indépendante des étudiants - NZS, l'Association des journalistes polonais - SDP, l’Association des artistes polonais - ZASP, l’Association des écrivains polonais - ZLP), dans d’autres des changements sont apportés dans la direction, comme dans l'Association laïque catholique PAX. Les secteurs principaux de l'économie sont militarisés, les changements de lieu de résidence sont interdits, la censure de la correspondance et une procédure en référé devant les tribunaux sont introduites. Les militants de Solidarność, ceux de l'opposition politique et plusieurs représentants des gouvernements d’avant août 1980 seront internés (au total environ dix mille personnes). Les militants de Solidarność restés en liberté vont créer en avril 1982 la Commission provisoire de coordination (Zbigniew Bujak, Władysław Frasyniuk, Władysław Hardek, Bogdan Lis) et entreprendront une activité clandestine, organisant des manifestations (entre autres à Varsovie, à Gdańsk, à Nowa Huta, à Cracovie) ainsi que des grèves dans les usines et les mines, réprimées par les réserves motorisées de la milice citoyenne (ZOMO) parfois avec utilisation de matériel militaire lourd (entre autres, 9 mineurs seront tués à la mine Wujek en décembre 1981, d’autres victimes décéderont à Lubin en août 1982). Les participants aux événements protestataires, les militants de la conspiration, les membres de Solidarność, seront licenciés, victimes de tracasseries, de calomnies, et seront incités à faire des “déclarations de loyauté”. Avec la collaboration du Service de sécurité - SB, on procédera à des vérifications sur les employés des tribunaux, de l’éducation, du gouvernement, des médias. Une large sphère de la société entreprendra un boycott des organisations et des institutions contrôlées par les autorités, il se créera un mouvement clandestin de la presse et de l'édition, un circuit indépendant de l’information (par exemple, Radio “Solidarność”). Une aide à grande échelle aux persécutés par les autorités sera menée par l'Église catholique. “Solidarność” clandestine sera soutenue moralement et matériellement par des organisations internationales (par exemple, l'Organisation internationale du travail) et des centrales syndicales. Les États-Unis appliqueront des sanctions économiques contre la Pologne populaire. Compte tenu de la situation économique qui va se dégrader (baisse de la production, manque de marchandises sur le marché, système de distribution des cartes de première nécessité) et de la situation politique (pression de l'opinion publique internationale), la loi martiale sera suspendue le 31 décembre 1982, abolie le 22 juillet 1983 (les pratiques répressives et une partie de la législation survivront jusqu'en 1989), et en février 1992, la Diète décidera son introduction comme illégale. En 2007, les membres du WRON seront accusés par les procureurs de l’Institut de la mémoire nationale de crime communiste, pour avoir dirigé une association criminelle à caractère armé. ‹LS›