Éphéméride polonaise

  • 23 décembre
    23/12/2025

    2001 - Décès à Santa Monica, en Californie, de Jan Kott, historien de la littérature, critique littéraire et théâtral, traducteur, l'un des essayistes polonais les plus remarquables. Il est né le 27 octobre 1914 à Varsovie, dans une famille juive bourgeoise, assimilée depuis plusieurs générations. Il est baptisé en 1919. Entre 1932 et 1936, il étudie le droit à l'Université de Varsovie et la philologie romane à la Sorbonne. Son activité au sein du Cercle des étudiants en polonistique, dominé par le marxiste Stefan Żółkiewski, aura une grande importance dans l'élaboration de la vision du monde de Kott (il prend part à l’époque à une manifestation communiste illégale, pour laquelle il va passer quelques jours en prison). Il combat lors de la campagne de septembre 1939. En 1941, il est à Lwów, puis il vit à Varsovie, du côté aryen, cachant ses origines juives. En 1943, il rejoint le Parti ouvrier polonais. À partir de 1944, il est officier dans l'Armée du Peuple et rédacteur du magazine clandestin “Jeune Démocratie”. Dans les années 1945-1948, il dirige l’hebdomadaire de gauche Kuźnica, dont il est le cofondateur. En 1948, il cofonde l'Institut de recherches littéraires PAN. Dans les années cinquante, il attaque les “ennemis” du socialisme - depuis l'Église catholique, l’armée clandestine et le général Anders jusqu’aux créateurs “réactionnaires”. Dans les années 1949-1952, il est professeur à l'Université de Wrocław, dans les années 1952-1969 - à l’Université de Varsovie. En 1957, il rend sa carte du Parti communiste et se lie avec les milieux contestant la réalité de la Pologne populaire. En 1964, il signe la Lettre des 34 intellectuels protestant contre la censure. Dans son activité de critique littéraire, il va se concentrer sur Shakespeare, devenant avec le temps un expert de renommée mondiale sur le sujet. En 1965, il reçoit une bourse de la Fondation Ford. De 1966 à 1967, il est maître de conférences à l'Université Yale, de 1967 à 1968 à l'Université de Berkeley, en 1968, à l'Université de Louvain (Belgique). Après les événements de mars 1968, privé par les autorités communistes de son titre de professeur, il demande l'asile politique aux États-Unis. À partir 1969, il sera professeur à l'Université publique de Stony Brook dans l’État de New York. Il donnera également des conférences dans d'autres universités américaines et canadiennes. En 1979, il reçoit la citoyenneté américaine. Il appartenait à la Modern Language Association of America et au prestigieux club Phi Beta. Dans les dernières années de sa vie, il a publié dans des magazines polonais. Il était membre de l'Association des écrivains polonais. En 2002, ses cendres seront transférées à Cracovie et enterrées dans le cimetière de Rakowice. ‹LS›

  • 22 décembre
    22/12/2025

    1990 - Lech Wałęsa, lors d'une séance à l'Assemblée nationale, prête serment en tant que président de la République de Pologne. Immédiatement après la prestation de serment à midi pile, le président Lech Wałęsa entame son premier discours par ces mots : “Je me tiens devant vous comme le premier président de Pologne élu directement par le peuple tout entier. Dès ce moment, commence solennellement la Troisième République…” Le même jour, au Château royal il reçoit des mains du dernier président de Pologne en exil Ryszard Kaczorowski les insignes du pouvoir présidentiel de la Seconde République ramenées de Londres. La Troisième République acquiert donc dès le jour de sa naissance le bien et la légende de la République en exil. L'histoire des cinquante années de cet État extraordinaire - appelé la République en exil - a commencé en 1939. Onze jours après l'agression de l'Union soviétique et le départ forcé des plus hautes autorités de la République de Pologne, le 28 septembre de cette année tragique était signé à Moscou le traité germano-soviétique d'amitié et de délimitation, qui était en fait l’acte IV du partage de la Pologne. Deux jours plus tard, à Paris le premier président de la République en exil Władysław Raczkiewicz prêtera serment et le même jour nommera le premier gouvernement en exil. Conservée à l’époque (grâce à son enregistrement adéquat dans la Constitution d’avril), la continuité constitutionnelle des plus hautes autorités nationales de l’État souverain - en dépit de l'occupation de l'ensemble de son territoire - était devenue durant la Seconde Guerre mondiale (à côté des combats des soldats polonais sur tous, ou presque tous les fronts, et des activités et des luttes de l'État polonais clandestin) l’une des trois raisons les plus importantes pour lesquelles on a à l’époque appelée la Pologne : “porte-étendard de la liberté” et “inspiration du monde”… ‹LS›

    Passation des insignes du pouvoir présidentiel au Château royal à Varsovie